Inauguré par Karlfried Graf Dürckheim le 12 juillet 1981, le Centre est dirigé et animé par Jacques Castermane.
- Jacques Castermane, la voie tracée par Dürckheim est-elle une voie spirituelle ou une thérapie ?
- Les deux en une ! Notre existence, qui est tendue entre la vie et la mort, a ses racines dans l’être. Prendre au sérieux l’expérience de l’être, de notre nature essentielle représente la dimension spirituelle de la Voie tracée par Graf Dürckheim à son retour du Japon. En même temps, le zen avoue un but : la paix intérieure. En ce sens, on peut considérer le travail proposé au Centre comme étant, en même temps, une thérapie.
- Nous avons, en Occident, pléthore de thérapies qui s’adressent à l’homme stressé, agité, tendu, inquiet, dépressif ou angoissé. N’est-ce pas suffisant ? Faut-il ajouter une nouvelle thérapie : le zen ?
- Le zen, le zen pour l’Occident, n’est ni une nouvelle thérapie, ni une thérapie ancienne. Le zen nous invite à porter un nouveau regard sur l’homme, sur nous-mêmes. Avec Graf Dürckheim, je suis convaincu que ce que nous entendons par thérapie, jusqu’à aujourd’hui, n’en est en fait que la moitié ! A côté des thérapies pragmatiques qui aident l’homme à mieux fonctionner dans son rapport au monde et son rapport aux autres, a sa place une thérapie qui s’emploie à éveiller l’homme à un espace jusqu’ici ignoré : sa nature essentielle.
- Spirituelle et/ou thérapeutique, quelle est la méthode à suivre sur ce chemin ?
- C’est l’exercice. Le zen est un chemin d’expérience et d’exercice ; principalement des techniques méditatives.
Il s’agit donc de bâtir une vie intérieure plus sereine, plus confiante, plus tranquille en utilisant un outil : l’exercice ?
Bâtir ? Non. La paix intérieure ne peut être un effet fabriqué par des exercices. La tranquillité du corps, la sérénité de l’esprit et la paix de l’âme sont les symptômes de notre état de santé fondamental. Le fondement est notre nature essentielle. L’exercice du zen favorise le glissement du niveau d’être qu’est l’ego, le moi ordinaire, à cet autre niveau d’être où nous attend le grand calme, le grand silence : notre être essentiel.
- Si je comprends bien, contrairement à la plupart des thérapies que nous connaissons, vous n’invitez pas la personne en chemin à revenir sur son passé, sur sa biographie, sur les causes de son mal-être ?
- Exactement. Nous proposons ici dans l’autre moitié de la thérapie. Une méthode thérapeutique qui s’intéresse plus au moment présent qu’au passé ou au futur. Un chemin de maturation qui préfère l’action à la réflexion. Une voie spirituelle qui préfère l’expérience immédiate aux discours.